HISTORIQUE DES SITES

De la mine

Comment une décision purement interne aux Houillères du Bassin de Provence, et dictée par la conjoncture, devient - elle une opération d’expansion régionale ?

C’est ainsi que l’on peut définir en quelques mots, la création, puis le développement de la zone industrielle de Peynier Rousset. A l’occasion du 50èmr anniversaire de la zone, en 2011,  nous avons fait écrire par 3 historiens l’histoire de ce site. La couverture de ce livre illustre cette rubrique, il est disponible au soège de l’Association.

Même s’il y avait des bâtiments industriels avant, l’histoire  de la zone remonte à la fin des années 50.

Devant la récession charbonnière qui déjà s’amorçait et suite à la modernisation de l’exploitation et à sa concentration sur GARDANNE MEYREUIL, les Houillères du Bassin de Provence se trouvaient devant un sureffectif d’environ 400 mineurs. 

200 d’entre eux ont fait valoir leur droit à la retraite ou ont choisi la retraite anticipée, inventée pour la circonstance. Restaient donc 200 agents qu’il fallait reclasser. On ne parlait pas encore de conversion. La direction des Houillères du Bassin de Provence eut alors l’idée de favoriser la création de nouvelles industries qui embaucheraient des anciens mineurs. Un lotissement industriel a été implanté à PEYNIER-ROUSSET sur un terrain de la Compagnie d’Hydrogénation et de Synthèse. Cette société, dont la Compagnie des Charbonnages des Bouches du Rh.ne était actionnaire, avait acheté le terrain pendant la guerre, pour y construire une unité de production d’essences synthétiques à partir de charbon. 
La fin du conflit devait interrompre la réalisation de ce projet malgré l’avancement des travaux. 
Sur ce terrain existait un puits de mine, le Puits de l’Arc, qui, noyé en 1917, a continué depuis à fournir quelques 2 000 m3 par heure d’une eau de forte bonne qualité permettant, entre autre, d’alimenter la centrale thermique des Houillères et l’usine d’aluminium Pechiney.

C’était une richesse incalculable et un véritable p.le d’attraction dans un pays relativement aride, à une époque où la société du CANAL DE PROVENCE venait à peine d’être créée. 
C’est Yvan MORANDAT alors président des Houillères du Bassin de Provence qui a su convaincre les autorités administratives et, avec le concours des organismes consulaires, obtenir l’adhésion de tous pour la réalisation de cette zone industrielle. L’arrêté préfectoral de création de la zone industrielle de PEYNIER -ROUSSET a été pris le 31 mars 1961. 
Ce fut la première Zone Industrielle du Département des Bouches du Rhône et, sans aucun doute, la plus difficile à engendrer. 
En effet, il existait, à l’époque un certain vide administratif en ce domaine où l’on manquait encore d’expérience. 
Les Houillères du Bassin de Provence ont alors, sur leurs propres fonds, inventé et mis au point des actions d’incitation : 
- incitation à la conversion des mineurs pour l’octroi de primes et de garanties 
-incitation pour attirer des entreprises par des prêts, des expansions temporaires de patente... 
Dans cette même dynamique et au fur et à mesure de la concentration de l’activité charbonnière de GARDANNE - MEYREUIL, d’autres zones d’activités virent le jour; ainsi se créèrent la zone de la Palun à GARDANNE et la zone du Puits Gérard à BIVER. Les collectivités locales, en direct ou avec le soutien de la Société Provençale d’Equipement, prirent ensuite le relais pour développer des zones d’accueil dans la plupart des communes du Bassin Minier, soit 17 communes du bassin se répartissent les 18 zones d’activités; elles totalisaient environ 450 ha de terrains aménagés sur lesquels plus de 350 entreprises avaient leur activité.

Certaines de ces zones ont leur propre spécificité. 
Ainsi, les zones de Fuveau, Peynier et Rousset, géographiquement contiguës, sont le site d’accueil préférentiel des activités liées à la micro-électronique; les zones de Meyreuil (Parc du Pontet et Parc Ste Victoire) ont une vocation tertiaire et industrielle; les sites de Gardanne et de Biver (Avon, La Palun et Puits Gérard) sont plus orientés vers les entreprises de sous-traitance : la zone des Chabauds à Bouc-Bel-Air, desservie par les infrastructures régionales A51, RNB, RD6 et SNCF, présente une vocation logistique évidente. Les autres sites du Bassin comportent une diversité d’activités d’artisanat industriel qui conforte, par ses capacités d’intervention rapide, le tissu industriel local. 
L’ensemble de ces zones ont bénéficié d’aides importantes à l’implantation et au développement en temps que bassin de reconversion industrielle : 
- prime d’aménagement du Territoire (PAT), 
- aides européennes du Fonds Européen de Développement Economique des Régions (FEDER objectif 2), 
- aides européennes du Fonds Social Européen (FSE) 
- Fonds d’Industrialisation du Bassin Minier (FIBMP). 
- aides de la Région et du Département

C’est maintenant Pays d’Aix Developpement qui gère les Fonds d’Industrialisation du Bassin Minier  au travers du Dispositif d’Amorçage

La société du Canal de Provence a racheté les 2 puits de mine "Puits de l’Arc 1 et 2 qui fournissent toujours une eau très pure qui alimente encore la centrale thermique de Gardanne et fournit des eaux "de process" aux entreprises de la zone.

......à la puce

Son histoire et son évolution d’après le parcours professionnel d’un patron...

En 1978, Jean-Luc Grand-Clément implante sur la localité de Rousset la première usine micro-électronique française, Eurotechnique, une société de conception et de fabrication de circuits intégrés MOS, créée grâce à un partenariat entre Saint-Gobain et National Semiconductors. 
Lors de la cession des activités micro-électroniques de Saint-Gobain à Thomson en 1983 (Eurotechnique sera ultérieurement englobée dans le consortium franco-italien SGS Thomson Semiconductors), il quitte Rousset pour rejoindre Motorola Seminconducteurs à Genève. En 1981, il arrive à convaincre les pouvoirs publics d’implanter la start-up Nanomask devenue Du Pont Photomasks - à proximité d’Eurotechnique. 
En effet, les masques de microlithographie sont des outillages essentiels à la fabrication des circuits intégrés. II revient sur Rousset en 1985 où il fonde la société ES2 (European Silicon Structures), spécialisée dans la fabrication de circuits intégrés spécifiques à la demande, utilisant la technologie des cellules pré-caractérisées ou entièrement conçues sur mesure (par la suite cette usine a été reprise par la Société californienne ATMEL). 
En 1992, c’est toujours sur Rousset qu’il domicilie le siège social de PixTech qui développe, fabrique et commercialise des écrans plats utilisant la technologie unique des micro-pointes. 
C’est ainsi tout un pôle micro-électronique constitué d’entreprises créées dans la proximité d’Eurotechnique qui s’est mis en place dans la Haute Vallée de l’Arc.

A ce jour, STMicroelectronics compte plus de 2700 salariés, Atmel en compte 250 et de nombreux sous traitants et prestataires de services sont installés à proximité. C’est tout un éco système vertueux qui s’est mis en place. Il y a eu des crises, des incidents de parcours qui ont perms à de nombreux salariés de créer leur propre société. Cet essaimage durable a permis d’évoluer vers de nouvelles technologies telle que l’électronique imprimée, le photovoltaïque sur couches minces.

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